Contribution du GRACQ à l'enquête publique relative à l'implantation d'un magasin Colruyt

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Contribution du GRACQ à l'enquête publique relative à l'implantation d'un magasin Colruyt

Contribution du GRACQ Braine-le-Comte à l'enquête publique relative à la demande d'un permis intégré (urbanisme + implantation commerciale) déposée par la SCRL COLIM pour un projet situé Chemin du Pont (parcelle cadastrée 2ème DIV section C38n) à 7090 Braine-le-Comte, en vue de l'implantation d'un magasin Colruyt. 

 

Le Gracq est une association faisant la promotion du vélo comme moyen de transport quotidien et contribuant à représenter les intérêts des cyclistes. La locale de Braine-le-Comte a pris connaissance du projet d'implantation d'un supermarché Colruyt dans notre ville et s'intéresse aux impacts de ce projet sur la mobilité en général et en particulier pour les cyclistes, et émet les remarques suivantes :

  • Nous constatons que l'entité de Braine-le-Comte est déjà largement équipée en supermarchés de diverses enseignes et que ce type de commerce s'adresse principalement à une clientèle motorisée. L'installation d'un supermarché supplémentaire ne saurait améliorer la situation du commerce traditionnel de centre-ville, qui lui est plus accessible à pied ou à vélo. 
  • Le projet et son étude d'incidences sur l'environnement ne comprennent aucune étude des impacts sur la mobilité. Comment penser qu'un tel projet n'aura aucun impact sur la circulation dans le quartier ? Le chemin du pont est clairement d'accès malaisé pour les camions de grand gabarit : 2 carrefours étroits à faible visibilité à franchir avec virage à angle droit en venant de la N6. Comment ce passage de camions  impactera-t-il la situation des modes actifs, déjà malaisée,  sur ce tronçon de la rue et de la chaussée d'Ecaussinnes?
  • Ce projet compte s'installer au chemin du pont, voirie notoirement sous-équipée : aucun trottoir ni piste cyclable, aucune place de stationnement. Cette rue est empruntée par un trafic rapide et dense à certaines heures, car elle est devenue la principale voie de pénétration dans la ville depuis Ecaussinnes, alors qu'elle n'est pas prévue pour ça. De plus, les accotements de cette rue sont régulièrement encombrés des deux côtés par un grand nombre de véhicules en stationnement. Cette situation est donc très peu attractive pour les piétons et cyclistes, voire carrément dangereuse, et ce d'autant plus que la rue des Frères Dulait qui la relie au centre-ville est dans un état lamentable. Dans ces conditions, nous voyons mal comment le demandeur pourrait attirer une clientèle piétonne et/ou cycliste comme il le prétend. De plus, l'accès à ce site pour les livraisons en semi-remorques est nettement plus complexe que pour un commerce situé le long de la N6.  
  • Le projet prévoit du stationnement pour seulement 12 vélos contre 120 voitures. De plus, les clients venant à pied ou à vélo devront traverser l'ensemble du parking où manœuvrent voitures et camions pour accéder au bâtiment commercial, ce qui rallonge le parcours et le rend plus inconfortable. Ces éléments prouvent que ce projet est clairement calibré pour les automobilistes, et que la volonté d'accueillir les clients choisissant d'autres modes de transport n'est pas traduite dans le projet. 
  • Le dossier évoque la création d'un trottoir et d'une piste cyclable aux frais du demandeur au titre de charge d'urbanisme. Rien n'est précisé concernant cette possibilité, et rien n'est projeté sur les plans soumis à l'enquête. Il n'est donc pas possible de savoir si cette réalisation serait en mesure d'améliorer l'accessibilité cyclable du commerce.  
  • Rien n'est précisé dans le dossier concernant la mobilité du personnel du supermarché, ce qui est pourtant un aspect non négligeable. Existe-t-il une politique d'encouragement à la mobilité active ? Avec vestiaires / douches, local vélo sécurisé (ne semble pas être prévu sur les plans), mise à disposition de vélos, avantages extra-légaux pour les cyclistes ?
  • Malgré le caractère dit ‘urbain’ de l’implantation, le demandeur ne prévoit pas les aménagements nécessaires qui permettraient à l’avenir de développer des activités de livraison en vélo-cargos. Colruyt est pourtant en train de tester ce dispositif à Bruxelles.

Compte-tenu de ces remarques, le Gracq estime que ce nouvel équipement commercial, s'il devait être jugé nécessaire, ne pourrait être accueilli à Braine-le-Comte qu'à conditions de modifications et de mesures d'adaptation pour le rendre plus accueillant pour les cyclistes. 

Nous sommes persuadés que les autorités compétentes devraient s’enquérir auprès du demandeur des compléments permettant de répondre aux constatations reprises dans ce courrier. Les points suivants devraient être demandés :

  1. Une étude de mobilité complète
  2. Une étude des aménagements de voirie nécessaires afin d’accueillir le projet et de répondre aux ambitions de mobilité mises en avant dans la demande
  3. Une justification cohérente de l’implantation du bâtiment en fond de parcelle ne s’inscrivant pas dans le contexte urbain décrit dans le dossier. L’alternative de rapprocher le bâtiment commercial a-t-elle été étudiée ? Si des contraintes techniques empêchent cette solution, le demandeur devrait tout du moins permettre un cheminement sécurisé pour les piétons et les cyclistes sur son parking et le faire apparaître dans son dossier de demande.
  4. Envisager des aménagements privatifs plus ambitieux pour le parking des vélos et vélos-cargo. 

 

Enfin, malgré que ce dossier soit traité par le Fonctionnaire Délégué, nous pensons qu’il doit être étudié étroitement avec la Commune. Au niveau très local, un accès au site du demandeur via le parking des Frères Dulait et de la parcelle du CPAS pourrait peut-être être envisagée.

Enfin, au delà du projet du demandeur, les autres projets immobiliers importants prévus à moyen terme vont considérablement impacter la mobilité du Chemin du Pont et de ses alentours. Dans ce cadre, nous souhaitons rappeler qu’il y a là une possibilité unique de joindre d’une part, la voie du tram cyclo-piétonne (pré-ravel) et le tracé du schéma directeur cyclable de l’Avenue du Marouset et, d’autre part, le tracé du schéma directeur cyclable de la Chaussée d’Ecaussinnes. Ceci créerait un tracé Sud cyclable drainant les constructions du futur lotissement « Re-vive », le lotissement « Les Terrasses de Braine » ainsi que le nouveau parking de la SNCB.


 

Nous espérons que notre interpellation suite à cette enquête publique permettra de mieux prendre en considération les aspects liés à la mobilité cycliste de demain dans notre Ville. Nous sommes ouverts au dialogue et restons à la disposition des autorités et du demandeur pour aborder ces sujets ensemble.